Hannah&Rémihttps://plume.nogafam.es/@/Hannah@fediverse.blog/atom.xml2021-11-22T21:27:06.724863+00:00<![CDATA[Petit lexique du français de Guinée]]>https://fediverse.blog/~/ChroniquesDuFoutaDjalon/Petit%20lexique%20du%20français%20de%20Guinée/2021-11-22T21:27:06.724863+00:00Hannah&Rémihttps://fediverse.blog/@/Hannah/2021-11-22T21:27:06.724863+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Qu’on soit en Belgique, au Canada ou en Guinée, le français connaît des variantes qui nous font sourire ! Voici quelques mots et expressions glanées au hasard de nos conversations ici… </p>
<br>
<br>
<p dir="auto">VOCABULAIRE </p>
<br>
<p dir="auto">Assez : beaucoup => Il faut faire assez d’efforts. </p>
<br>
<p dir="auto">Augmenter : resservir => Augmente le riz ! <br></p>
<p dir="auto">Beau : beau-frère => C’est mon beau qui vient me chercher. </p>
<p dir="auto">Blaguer : faire la fête Boîte : canette (soda ou bière) => J’augmente les boîtes ? <br></p>
<p dir="auto">Caoutchouc : sac plastique </p>
<p dir="auto">Carburer : faire le plein => Tu as carburé ? </p>
<br>
<p dir="auto">Chose : toute personne dont on a oublié le prénom momentanément => Appelle chose ! (la personne parle de son propre enfant) </p>
<br>
<p dir="auto">Co-épouse : se dit d’une femme mariée à un homme polygame par rapport à son ou ses autres femmes </p>
<br>
<p dir="auto">D’abord : encore => Elle ne m’a pas appelé d’abord. </p>
<br>
<p dir="auto">La dépense : somme d’argent que les maris sont supposés fournir à leur épouse pour assurer le quotidien de la maison => Il ne m’a pas donné la dépense. </p>
<br>
<p dir="auto">Devant : tout droit => Tu continues devant sur le goudron (voir plus bas « goudron »). </p>
<br>
<p dir="auto">Être gâté : être abîmé => La route est gâtée. </p>
<br>
<p dir="auto">Fatiguer : faire mal/mal digérer => Ma dent m’a fatigué quand même (voir plus bas « quand même »). La sauce arachide m’a fatigué quand même (idem). </p>
<br>
<p dir="auto">Gagner : acheter ou trouver => Je n’ai pas gagné la Bama d’abord (marque monopolistique de mayonnaise). </p>
<br>
<p dir="auto">Homo : personne qui porte le même prénom que soi (ce qui est très fréquent et crée instantanément un lien amical !) </p>
<br>
<p dir="auto">Huile rouge : huile de palme </p>
<br>
<p dir="auto">Jus : soda </p>
<br>
<p dir="auto">Kilo : kilomètres => C’est à 20 kilos. </p>
<br>
<p dir="auto">Le goudron : la route principale => Tu continues devant sur le goudron. </p>
<br>
<p dir="auto">Invitation ! : expression attendue d’une personne en train de manger qui “invite” une autre à partager son repas tout en sachant qu’elle va décliner. </p>
<br>
<p dir="auto">Marâtre : co-épouse du père donc plus ou moins belle-mère pour les enfants (mais sans connotation négative !) </p>
<br>
<p dir="auto">Marigot : rivière ou cours d’eau </p>
<br>
<p dir="auto">Petit : adolescent ou jeune adulte qui travaille plus ou moins gratuitement pour un aîné ou un patron </p>
<br>
<p dir="auto">Petite : femme plus ou moins rémunérée par un homme avec lequel elle blague et couche</p>
<br>
<p dir="auto">Permanament : de façon permanente </p>
<br>
<p dir="auto">Rentrée : entrée => Je t’attends à la rentrée de Mamou. </p>
<br>
<p dir="auto">Se mettre à l’aise : uriner </p>
<br>
<p dir="auto">Se retourner : rentrer => Elle ne s’est pas retournée d’abord (elle n’est pas encore rentrée). Quitter : partir => On a quitté à 22 heures. </p>
<br>
<p dir="auto">Vélo : vélo ou fauteuil roulant <br></p>
<p dir="auto">Le vieux, la vieille : les parents au sens large (mais sans connotation négative) => Comment va la vieille ? </p>
<p dir="auto">Vitement : rapidement </p>
<br>
<p dir="auto">Vulgarisateur : mécanicien spécialisé dans la réparation des pneus </p>
<br>
<br>
<p dir="auto">EXPRESSIONS </p>
<br>
<p dir="auto">À l’heure là : maintenant, en ce moment => À l’heure là le pot d’huile rouge coûte cher ! </p>
<br>
<p dir="auto">Aider à avoir : donner => Tu peux m’aider à avoir une bobine de fil ? </p>
<br>
<p dir="auto">Bien des choses : expression pour passer le bonjour => Bien des choses à votre mari. </p>
<br>
<p dir="auto">Bonne arrivée ! : bienvenue ! </p>
<br>
<p dir="auto">Ça me fera plaisir : s’il vous plaît => J’imprime ça pour vous ? Oui ça me fera plaisir. </p>
<br>
<p dir="auto">Demander la route : se dit quand on quitte ses hôtes => Merci pour cette belle soirée, on vous demande la route. </p>
<br>
<p dir="auto">Du tic-au-tac : du tac-au-tac </p>
<br>
<p dir="auto">Huit heures moins : entre 7h30 et 8h => Il va venir à 8h moins. </p>
<br>
<p dir="auto">On a duré : on est resté longtemps </p>
<br>
<p dir="auto">On est très d’accord : on s’entend bien </p>
<br>
<p dir="auto">On se reprend : on s’appelle </p>
<br>
<p dir="auto">On se tient : on se tient au courant </p>
<br>
<p dir="auto">On va aller ? : interpellation des taxis-motos pour proposer une course </p>
<br>
<p dir="auto">Pour moi : à moi => Cette maison est pour lui. </p>
<br>
<p dir="auto">Quand même : à peu près la même signification que nous mais occurrence beaucoup plus fréquente => Le petit a réparé le pneu vitement quand même. / J’ai bien mangé quand même. </p>
<br>
<br>
<p dir="auto">Voilà, vous êtes fin prêts à venir nous voir, ou plutôt à nous accueillir ! On revient le 23 décembre ;)</p>
<br>
<br>]]><![CDATA[C’est la rentrée au Centre Konkouré !]]>https://fediverse.blog/~/ChroniquesDuFoutaDjalon/C’est%20la%20rentrée%20au%20Centre%20Konkouré%20!/2021-10-31T11:04:36.019152+00:00Hannah&Rémihttps://fediverse.blog/@/Hannah/2021-10-31T11:04:36.019152+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Ça fait un mois qu’on a fait notre rentrée des classes et on n’a pas pris le temps de vous raconter ça ! On publie donc ici un article qu’on a écrit pour le site internet de notre association, Guinée Solidarité Provence.</p>
<br>
<br>
<p dir="auto">“La saison des pluies s’achève tranquillement et l’effervescence monte en cette fin septembre : le Centre Konkouré prépare sa rentrée ! </p>
<br>
<p dir="auto">Avant tout il faut faire un grand débroussaillage dans l’enceinte du centre car les plantes ont bien poussé pendant les vacances ! Les trombes d’eau ont aussi beaucoup dégradé la route d’accès au centre alors on fait appel à des terrassiers pour dégager les fossés, remettre de la terre et du gravier dans les crevasses… En l’absence de service public pour s’en charger c’est la condition pour que notre bus puisse reprendre sa tournée de ramassage scolaire.</p>
<br>
<br>
<p dir="auto">Une première rencontre a lieu le 20 septembre avec nos élèves et leurs tuteurs (les membres de leur famille qui les logent à Mamou et s’engagent à les accompagner tout au long de leur formation). L’équipe se présente et détaille le fonctionnement du centre : les horaires, le repas du midi, l’accès aux livres et aux ordinateurs de la bibliothèque, la mutuelle… Les regards sont curieux, quelques questions sont posées : cela nous inspire pour la semaine de préparation de la rentrée qui nous attend avec l’équipe pédagogique !</p>
<br>
<br>
<p dir="auto">Il s’agit de réfléchir à nos intentions pour l’année qui vient. On revoit les programmes (alphabétisation, couture, mécanique, layette), on se penche sur les temps de préparation à la vie active… Les activités de fin de journée font aussi l’objet de discussions : à quels intervenants fait-on appel pour les sensibilisations du lundi ? Comment l’équipe se répartit-elle pour animer les différents ateliers sportifs proposés le jeudi ? Ainsi il est convenu que la rédaction d’un journal du centre, abandonnée il y a quelques années, sera reprise le mardi !</p>
<br>
<br>
<p dir="auto">Il est temps d’acheter le matériel pédagogique, d’afficher les emplois du temps… Nouveauté 2021 : les deux salles de couture, utilisées jusqu’alors selon le calendrier de nos élèves (1e ou 2e année), sont désormais séparées en Couture Dame et Couture Homme. Cela répond à la demande de nos deux formateurs de disposer d’une salle qui leur soit propre, aménageable à leur convenance. On déménage quelques meubles, on dépoussière des machines à coudre en stock et le tour est joué !</p>
<br>
<br>
<p dir="auto">La rentrée a eu lieu le lundi 27 septembre. Pour les élèves de 2e année, c’était le moment des retrouvailles ! Pour ceux de 1e année, celui de la découverte… Dans les jours qui ont suivi on s’est aperçu du chemin parcouru par celles et ceux qui ont déjà suivi une année de formation : ils s’adressent plus facilement aux adultes, ils s’autorisent des éclats de rire… Le contraste est saisissant entre les deux générations ! C’est une des grandes réussites du Centre Konkouré d’arriver à donner une place à des jeunes qui avaient souvent été exclus de toute socialisation du simple fait de leur handicap physique.</p>
<br>
<br>
<p dir="auto">Cette année le centre a accueilli pour la première fois plusieurs élèves valides afin de renforcer ses effectifs. Ils ont été proposés par deux partenaires : l’association des Jeunes filles leaders qui vient en aide à des jeunes femmes en situation de vulnérabilité (ayant fui un mariage précoce, étant rejetée par leur famille…) et la Direction régionale de l’action sociale de Mamou. Ces élèves se sont complètement intégrés au groupe, faisant bien vivre l’esprit d’inclusion propre au centre !</p>
<br>
<br>
<p dir="auto">Il nous reste encore à accueillir plusieurs jeunes qui avaient candidaté pour suivre la formation mais qui rencontrent des problèmes : pas de possibilité de logement à Mamou, refus de leur famille d’organiser leur venue, manque de confiance en eux… Autant d’obstacles que nous essayerons de lever dans les semaines ou mois à venir !“</p>
<br>
<br>]]><![CDATA[TF1 : les dessous d'un reportage qui fait rêver]]>https://fediverse.blog/~/ChroniquesDuFoutaDjalon/TF1 :%20les%20dessous%20d'un%20reportage%20qui%20fait%20rêver/2021-09-07T15:37:47.362678+00:00Hannah&Rémihttps://fediverse.blog/@/Hannah/2021-09-07T15:37:47.362678+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Puisqu’on est passé à la télé cet article méritait bien un titre un peu racoleur ! Vous êtes plusieurs à le savoir et même à l’avoir vu : nous apparaissons dans un reportage de TF1 sur le tourisme en Guinée ! C’est une agence de voyage qui nous avait contactés au mois de juin pour nous proposer de participer à une randonnée filmée par des journalistes. Pour combler le manque de touristes dans le pays depuis début 2020 l’agence avait cherché les coordonnées des rares Français basés dans la belle région du Fouta-Djalon : Justine, Hannah et moi !</p>
<br>
<br>
<p dir="auto">C’est peu dire qu’on a été surpris de voir le résultat car le week-end ne s’est pas exactement passé comme cela a été raconté ! Le reportage montre une équipée de trois touristes emmenée par un guide Guinéen plus deux autres personnes non identifiées. La randonnée est éprouvante, semée d’embûches (un pont cassé, une tente bien difficile à monter…) mais la beauté des paysages et une petite baignade dans une cascade récompensent l’effort de nos voyageurs. Puis le reportage se poursuit dans une miellerie dirigée par Virginie, une Belge tombée amoureuse de la région il y a 20 ans et qui entend préserver sa biodiversité à travers les abeilles. Elle est filmée aux côtés d’une autre personne non identifiée. Conclusion du présentateur : un reportage « au cœur de l’Afrique » !</p>
<br>
<br>
<p dir="auto">Pour commencer, l’Afrique sauvage et mystérieuse n’existe qu’à travers ce type de déclaration. On parle d’un continent qui fait trois fois la superficie de l’Europe (Russie incluse), qui compte plus de 2000 langues et au moins autant de réalités. Géographiquement le cœur de l’Afrique se situe plutôt…en Centrafrique ! Alors parler du Fouta-Djalon, situé à 300 km de la côte Atlantique, comme du cœur de l’Afrique, ça a autant de sens que de parler des Cévennes comme du cœur de l’Europe. Les randonneurs du chemin de Stevenson seront heureux d’apprendre que toute l’authenticité européenne se trouve là ! Le reportage montre donc un minuscule coin de l’Afrique qui est situé dans un pays bien identifiable : la Guinée.</p>
<br>
<br>
<p dir="auto">Par ailleurs nous n’étions pas trois touristes mais quatre : nous avions proposé à notre collègue Hassatou de participer à cette randonnée. Elle est Guinéenne mais elle ne connaissait pas ce coin du Fouta : on appelle ça faire du tourisme, mais au montage on n’a pas jugé intéressant de la faire apparaître comme tel et on ne lui donne pas la parole de tout le reportage. De même, la personne non identifiée aux côtés de Virginie s’appelle Tibou, il a une licence en biologie et est l’associé de Virginie depuis qu’elle s’est installée dans le pays il y a 6 ans (pas 20 donc) : tous deux tiennent une maison d’hôte dont la miellerie n’est qu’une activité parmi d’autres grâce aux connaissances de Tibou en botanique. Idem, la caméra ne s’est pas attardée sur ce profil moins « parlant » qu’une Blanche pour l’audimat français.</p>
<br>
<br>
<p dir="auto">Avec Hannah nous sommes présentés comme des « travailleurs humanitaires » (titre qui n’a aucun intérêt puisqu’on est là comme touristes) et Virginie symbolise le combat pour la protection de l’environnement. Pas un mot sur le combat d’Hassatou qui travaille dans la même ONG que nous depuis 5 ans ni de celui de Tibou qui œuvre à valoriser et protéger le patrimoine naturel de son pays depuis la fin de ses études. De même, la voix-off est celle de la journaliste française qui aurait dû prendre part à la randonnée…mais qui n’a pas obtenu son visa pour rentrer dans le pays ! Nous avons donc été filmés et interrogés tout le week-end par une équipe de journalistes ivoiriens. Ils travaillent dans la même boîte de production que leur collègue française : l’accent du scénariste, présent avec nous, était-il trop prononcé pour convenir aux oreilles des téléspectateurs de TF1 ? </p>
<br>
<br>
<p dir="auto">L’Afrique racontée par des Blancs et sauvée par des Blancs. Pour information dans le milieu de l’aide internationale on compte en moyenne 1 expatrié pour 10 salariés locaux. Heureusement la nature est généreuse ! Les fleuves du Fouta-Djalon « approvisionnent les Africains en eau potable »… Ben non : comme partout ailleurs si les gens boivent directement l’eau du fleuve ils tombent malade. L’eau des fleuves est utilisée pour irriguer les champs, pour alimenter des barrages hydroélectriques et elle est filtrée avant d’arriver dans le réseau d’eau courante. Ce dernier étant assez dysfonctionnel la majorité des Guinéens boivent l’eau des nappes phréatiques qui est puisée ou captée par forage.</p>
<br>
<br>
<p dir="auto">Venons-en au contenu du week-end ! Le deuxième larron non identifié pendant la randonnée est Bouba, qui a été…notre guide principal ! Celui qui s’exprime dans le reportage est le responsable de l’agence de voyage mais suite à un problème de voiture il n’a pu nous rejoindre que le dimanche à midi, pour les deux dernières heures ! Cellou est meilleur orateur que son collègue, c’est donc lui qu’on a fait passer pour le guide. Dans le même style, si vous êtes attentifs vous verrez qu’au cours d’une marche on a changé de vêtements ! Les images du samedi et du dimanche ont été mélangés pour les besoins de la narration. Ainsi on est censé avoir marché 5 heures et avoir été retardé par un pont cassé avant d’arriver à la cascade. En fait on est arrivé sur le site en voiture, on savait que le pont était impraticable et on a marché environ 30 minutes. La raison ? C’est que nos amis journalistes étaient venus avec deux grosses caméras, deux drones, un trépied…et qu’ils ont rapidement demandé à ce qu’on revoit le programme pour ne pas trimballer leur matos pendant des heures !</p>
<br>
<br>
<p dir="auto">Cela avait créé pas mal de tensions la veille (3 heures de marche environ) entre l’arrivée de Bouba à la place de Cellou, la perte de temps pour réorganiser le circuit, le coucher de soleil que le cameraman avait raté… Pour couronner le tout lorsqu’on a déballé les tentes le samedi soir on s’est aperçu que la matériel n’était pas complet ! Pour mon amour-propre je précise que contrairement à ce qui est raconté je monte des tentes quasiment chaque été depuis une quinzaine d’années… Mais là encore c’est s’embarrasser de détails qui ne conviennent pas au story telling ! Cette organisation hasardeuse a valu à notre guide de dormir à la belle étoile…et de se réfugier dans la tente de Justine et d’Hassatou à 3 heures du matin quand on s’est pris un pluie diluvienne sur la tête ! Eh oui, c’est la saison des pluies, mais ça vous ne l’avez pas vu. Ni l’humeur de nos deux amies au petit matin, sorties de leur tente inondée, ni celles des journalistes excédés d’avoir dû partager une petite tente à trois avec tout leur matériel dedans.</p>
<br>
<br>
<p dir="auto">Bien sûr les images sont fidèles à ce que l’on a vu : des paysages superbes ! Mais on regrette le manque d’honnêteté du reportage pour le reste, ses raccourcis et surtout son biais culturel. Tout ce qui différencie la communication de l’information. </p>
<br>]]><![CDATA[R19, essuie-glaces et rustines]]>https://fediverse.blog/~/ChroniquesDuFoutaDjalon/r19-essuie-glaces-et-rustines/2021-04-08T17:06:29.425072+00:00Hannah&Rémihttps://fediverse.blog/@/Hannah/2021-04-08T17:06:29.425072+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Un article qui repose beaucoup sur le « goudron » (on appelle comme ça les routes principales) car on a visité un peu de pays à l’occasion de la fermeture du centre pour les vacances scolaires…et c’est tout un monde !</p>
<p dir="auto">Comme dans beaucoup d’endroits les camions font concurrence aux taxis dans la surcharge de passagers et de marchandises : on en entasse dans l’habitacle, au-dessus, sur les côtés… On croise des voitures qui transportent des motos et des motos qui trimballent des chèvres. Les plus beaux sont les taxis, tout de jaune, vert et rouge parés. Les R21, Laguna, Peugeot 309 sont à l’honneur, la R19 est reine ! Bref, beaucoup de modèles français des années 80, 90. Elles sont très souvent équipées d’amortisseurs arrières de 4x4 qui les font étrangement pencher en avant à vide mais leur permet d’absorber des charges importantes sur ces routes en creux et bosses…</p>
<p dir="auto">Les camions également révèlent facilement leur origine et leur âge : on a doublé des camions Zavatta (qui ne transportaient visiblement plus du matériel de cirque), un camion siglé Gérard Logistique avec un numéro de téléphone français à 8 chiffres ou encore un camion Pablo y Fernando… C’est bien le recyclage des épaves européennes, me direz-vous, mais de quand date le dernier contrôle technique de ces engins ? C’est bien là où le folklore cache une dure réalité quand on sait que les accidents de la route sont la cause première de handicap physique en Guinée… </p>
<p dir="auto">N’importe quel véhicule peut circuler quel que soit son état. En faisant réparer un pneu crevé à Mamou ça nous a bien fait rire de voir le mécano démonter la roue, poncer un bout de caoutchouc et le coller sur le trou comme on pose une rustine sur un pneu de vélo ! Alors qu’en France on aurait dû changer notre pneu et son voisin pour respecter le parallélisme… N’y aurait-il pas un juste milieu à trouver ? Par ailleurs le passage par une auto-école n’est pas obligatoire pour conduire en Guinée : on achète littéralement son permis de conduire, sur simple présentation d’une pièce d’identité. </p>
<p dir="auto">Si on ajoute à tout ça l’entretien aléatoire des routes ravagées par la saison des pluies (de mai à septembre) et les camions en surpoids, on a là un cocktail gagnant pour faire de la conduite un terrain de jeu très glissant… On reste donc prudent tout en s’habituant à se retrouver penché à 45 degrés avec deux roues dans le bas-côté pour se sortir d’une voie encombrée, à activer nos essuie-glaces pour dégager les 3 kg de poussière accumulés sur notre pare-brise à chaque poids-lourds qu’on dépasse ou à manier le klaxon avec frénésie pour prévenir de notre présence !</p>
<p dir="auto">À Conakry on a préféré utiliser les taxi-motos ou les « trois-pneus » (les touk-touk indiens) pour éviter les kilomètres de bouchons de cette ville tentaculaire construite sur une péninsule. Si on en croit les Conakrykas, cela ne fait qu’une quinzaine d’année que ces moyens de transport se sont imposés avec un clair monopole de la marque indienne TVS. On s’amuse donc à négocier le prix de nos déplacements avec les conducteurs de taxi-motos, souvent jeunes, toujours hommes, et à découvrir la ville à travers la visière de nos casques ! Pour les « trois-pneus » comme pour les taxis collectifs, le prix est fixé par tronçon traversé : il suffit juste de connaître le découpage…</p>
<p dir="auto">Avant de partir de Mamou, le professeur de mécanique, ayant vu un canard à côté de notre voiture, m’avait averti : si le conducteur voit un canard devant sa voiture il doit conduire très prudemment car cela porte malheur. Pour l’instant on a évité des chèvres, des chiens, des poules, des moutons, un magnifique animal inconnu qui ressemblait à un grand daim zébré… On fera gaffe aux canards ! </p>
<p dir="auto">On pense toujours bien à vous et on vous souhaite un beau printemps bientôt en terrasse !!
Des bises</p>
<p dir="auto">Album photo : https://zzz.zaclys.com/Un-ptit-tour-en-Basse-Guinee,a75,90752</p>
]]><![CDATA[La différence inspire]]>https://fediverse.blog/~/ChroniquesDuFoutaDjalon/la-différence-inspire/2021-03-17T22:01:47.280822+00:00Hannah&Rémihttps://fediverse.blog/@/Hannah/2021-03-17T22:01:47.280822+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Vous vous en doutez, notre quotidien est semé de différences. On ne comprend pas toujours ce qui nous arrive mais on ouvre grands nos yeux !</p>
<p dir="auto">Le repas est généralement pris en commun dans un grand plateau, c’était comme ça le midi avec nos collègues, jusqu’au retour du virus Ebola qui nous a fait suspendre la pratique. Chacun·e a sa cuillère à soupe et mange de son côté du plat, ce qui fait qu’à la fin, le riz qui reste forme une espèce d’étoile, chaque branche étant la barrière qui sépare ton coin de bouffe de celui de ton voisin.
A priori on ne mange que de la main droite, on n’est pas trop censé utiliser la main gauche qui est considérée comme impure. Donc pas évident de découper un morceau de manioc ou d’igname à une seule main avec une cuillère mais quand tu te débats avec ton morceau, un voisin d’assiette t’aide en tenant le bout de légume avec sa propre cuillère !</p>
<p dir="auto">Pendant les 1ères années de sa vie, c’est la mère qui s’occupe de l’enfant… Je vous entends penser « Pas si différent de la France » !
En fait ici, l’égalité entre les deux parents ne semble pas du tout un but ou un idéal à atteindre, les choses sont telles qu’elles sont. L’enfant passe ses journées avec sa mère dans toutes ses activités. Par exemple au centre, la formatrice en couture a un enfant d’un an. Eh bien le petit Thierno Boubacar assiste à tous les cours de couture, généralement installé dans son dos ! Ses pleurs ou ses rires, selon l’humeur, résonnent donc dans les couloirs du Centre.</p>
<p dir="auto">Côté livraison, on fait marcher les taxis ! Il existe un service postal en Guinée mais personne ne l’utilise. De toute façon, le système d’adresse ici rendrait le travail du facteur très compliqué !! Pour vous donner une idée, voilà l’adresse qui se trouve sur la carte de visite du directeur de la banque Société Générale de Guinée : « Route Commerciale, près de la mairie ». Donc lorsqu’on veut se faire poster un papier administratif, on le confie à un taxi. On a reçu comme ça les diplômes des anciens élèves, qui ont été produits au Ministère à Conakry.
De la même manière, sur les marchés on ne trouve que ce qui est produit non loin de Mamou. À Kindia à 4h de route, on trouve des ananas mais pour en avoir, il faut demander à quelqu’un qui fait la route d’en ramener.</p>
<p dir="auto">Sur la route, le klaxon est rarement signe d’énervement. Le chauffeur d’un camion peut l’utiliser pour dire « vas-y double-moi, y’a personne devant », ce que tu remercies par un coup de klaxon ! On l’utilise aussi pour dire « Attention je te double » ou encore sur une ligne droite pour dire « Eh, tu m’as vu ? » à quelqu’un qui arriverait d’une route à droite ou à gauche !</p>
<p dir="auto">Je finirai par les notions d’espace personnel et d’intimité, une des choses les plus difficiles à prendre avec philosophie pour nous ! Les gens ici passent énormément de temps à s’appeler, les textos et les mails ne sont quasi-pas utilisés même dans le cadre professionnel. Le système de boîte vocale n’est pas répandu n’ont plus, donc on s’appelle. Mais c’est-à-dire qu’on s’appelle jusqu’à ce que la personne décroche. Donc il n’est pas rare d’avoir 8 appels en absence à la suite de la même personne, peu importe la raison pour laquelle tu n’as pas décroché…
De même, il est courant que des personnes viennent chez nous à l’improviste le week-end : des enfants du quartier, des parent·es d’élèves ou parfois des gens qui savent que c’est la maison des « Fote » du Centre Konkouré et qui demandent de l’aide pour une opération de santé. Mais ici, on entre librement dans la cour, donc ces personnes s’installent sur notre terrasse, avant même qu’on ait eu le temps de dire bonjour !</p>
<p dir="auto">Merci à William de m’avoir prêté le slogan de Sibsters pour le titre de cet article !</p>
<p dir="auto">Et voici le dernier album photo : https://www.zaclys.com/On-visite-du-pays,a75,90415</p>
]]><![CDATA[Remise des diplômes : un sacré protocole !]]>https://fediverse.blog/~/ChroniquesDuFoutaDjalon/remise-des-diplômes-un-sacré-protocole/2021-02-27T17:31:13.709485+00:00Hannah&Rémihttps://fediverse.blog/@/Hannah/2021-02-27T17:31:13.709485+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Comme chaque année, le Centre Konkouré a organisé une cérémonie pour remettre leurs diplômes aux élèves ayant terminé leur formation.
Revivez la cérémonie en vidéo : https://youtu.be/Blchc0LWQ7c</p>
<p dir="auto">D’habitude ça a lieu plus tôt mais les diplômes ont tardé à arriver à cause des mouvements sociaux liés à l’élection présidentielle.
Ces diplômes sont délivrés par le Ministère de l’Enseignement technique et ils ont été acheminés par un taxi collectif, la Poste n’étant pas du tout utilisée en Guinée. </p>
<p dir="auto">Dans ce type d’événements, il faut inviter tout les gens importants de Mamou : préfet, représentants des ministères, forces de police, institutions publiques, média, banques, ONG, etc. Et comme les mails ne sont pas plus courants que le courrier postal, il faut déposer ces 130 invitations personnellement dans chaque bureau, en faisant bien attention d’écrire correctement le titre de la personne (parfois à rallonge !!).</p>
<p dir="auto">Le Jour J, une partie du gratin est là ou se fait représenter, et il faut l’asseoir sur de confortables canapés. Eh oui, nos prédécesseurs avaient fait l’erreur de prévoir de simples chaises, ils en ont entendu parler… On n’invite pas le gouverneur si on ne peut pas lui offrir un siège digne de son rang !
On a donc commandé des canapés en osier : comme les vêtements, les meubles ne s’achètent que très peu déjà faits, ils sont fabriqués à la demande.
Mais malheur ! Malgré une anticipation de quelques semaines, les canapés n’ont pas été prêts à temps. Nous avons donc fait apporter au Centre les canapés de notre salon par un “catacata” : un scooter 3 roues à remorque qui, parait-il, tient son nom des nombreuses catastrophes qu’il peut provoquer !</p>
<p dir="auto">Le matin, on a installé la salle avec l’équipe dans une bonne ambiance ! Et puis à l’heure du début de la cérémonie (dont tout le monde sait qu’elle n’est pas un horaire réaliste !), les collègues ont disparu… Et ont réapparu sur leur 31 : “complets” (robe ou ensemble haut-jupe de couleurs vives) pour les femmes, chemise ou T-shirt de marque pour les hommes. Mme Barry, la prof d’alphabétisation dénotait avec une robe moulante léopard !</p>
<p dir="auto">Nous avons eu l’occasion d’assister à d’autres remises de diplômes et le rituel est toujours le même : discours, saynètes jouées par les élèves, remise des diplômes par les autorités et musique !
Dans le protocole à respecter, il y a les boissons ! Le commun des mortels reçoit des sachets d’eau, parfois des petites canettes de “jus” (c’est comme ça qu’on appelle les sodas) et des beignets, soigneusement emballés dans des sachets en plastique noir (au nombre de 250…). Les autorités reçoivent une grande bouteille d’eau et une grande canette et doivent avoir une boîte de mouchoirs à portée de main. Ça paraît être des détails mais c’est en fait très important dans le protocole. J’ai surpris une personne qui faisait partie des “guests” demander à changer sa canette pour avoir la même que les autres personnes du 1er rang.</p>
<p dir="auto">Ce qui était chouette c’est qu’après le départ des autorités, les familles des élèves ont investi l’espace ! Changement d’ambiance : musique à fond et ça a dansé sur scène !
La plupart des familles ont offert des cadeaux à leurs enfants diplômés dont des colliers de billets. Plusieurs familles avaient donc cousu des billets (surtout de 2000 francs guinéens, environ 0,15€) et des bonbons ensemble pour faire des colliers, et le plus surprenant qu’on ait vu est une petite maison fabriquée en billets (par une famille de diamantaires). J’ai hérité d’un des colliers, comme deux de mes collègues, il trône maintenant fièrement dans mon bureau !</p>
<p dir="auto">La cérémonie a pris fin largement avant l’heure de la prière du soir, avec une pluie diluvienne ! Comme l’a dit notre collègue Abdoulaye “ça n’est pas le début de la saison des pluies, c’est juste la pluie qui fait mûrir les mangues !”.
Avant de se séparer, nos collègues ont pris soin de partager équitablement dans l’équipe les dons faits par les familles : un plat de haricots-poulet et des oranges épluchées et bananes.</p>
]]><![CDATA[Foto, bauxite et inégalités]]>https://fediverse.blog/~/ChroniquesDuFoutaDjalon/foto-bauxite-et-inégalités/2021-02-13T12:34:52.357743+00:00Hannah&Rémihttps://fediverse.blog/@/Hannah/2021-02-13T12:34:52.357743+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Alors là vous vous dites : ça y est, ils essayent tellement de parler pular qu’ils ne savent plus écrire français et mettent des « f » à « photos » ! Non, non, rassurez-vous, on en est pas là ! « Foto » ça veut dire Blancs et c’est le mot que nous crient tous les enfants quand on passe quelque part… Au début on pensait effectivement qu’ils voulaient qu’on les prenne en photos mais pas du tout : le tourisme n’est pas assez présent à Mamou pour que les enfants pensent à ça. </p>
<p dir="auto">Parfois ils nous gratifient aussi d’un « Chinois ! Chinois ! » tonitruant et là on se dit qu’il y a une légère confusion… À leur décharge la Chine est bien présente ici. Elle exporte énormément de produits (vaisselle, tissus, conserves…) et elle a négocié de gros contrats pour la rénovation de routes notamment. On a hâte que les travaux commencent ! On vous a déjà parlé de l’état des routes mais on voit à l’usage que ce sont malheureusement toutes les infrastructures qui sont dans un état lamentable… </p>
<p dir="auto">L’électricité ? Les coupures sont fréquentes et rares sont les chanceux comme nous à pouvoir compter sur des panneaux solaires de secours. L’eau ? Le réseau de distribution ne dépasse pas le centre-ville. Dans notre quartier comme dans beaucoup les habitants vont s’approvisionner au puits ou chez les plus riches qui ont fait installer un forage. Les poubelles ? Aucun service de ramassage : toutes les ordures sont jetées à terre ou dans les caniveaux qui bordent les routes. Le vent et les chèvres font le tri et des mises à feu régulières font le reste.</p>
<p dir="auto">Pourtant la Guinée dispose de nombreuses richesses ! Son sous-sol regorge de minerais dont la fameuse bauxite qui sert à la production de l’aluminium, mais également du fer, de l’or, du chrome… De ses reliefs montagneux partent de nombreux fleuves. Ces derniers lui donnent un potentiel hydroélectrique équivalent à celui de la France et ils irriguent toutes ses terres (80% de la population vit de l’agriculture ou de l’élevage). Le pays dispose encore de 300 km de côtes qui fournissent le pays en poisson et lui donne accès à du pétrole off-shore. Et le fruit de ces richesses profite indéniablement à certaines personnes dans le pays. </p>
<p dir="auto">On peut voir de très belles demeures que l’on repère grâce aux colonnes qui ornent leur devanture, ou bien à leurs portes et fenêtres protégées par des grilles de fer colorées. L’habillement des personnes et la taille des voitures sont également des signes qui ne trompent pas. Mais ces exemples sont l’arbre qui cache mal la forêt : un Guinéen sur deux vit en dessous du seuil de pauvreté nationale (20 euros par mois, soit la moitié du SMIC local avec lequel on vit déjà chichement). Ces inégalités attisent les convoitises alors on protège sa richesse derrières de hauts murs, souvent des barbelés et parfois des gardiens. La sécurité est à la charge des habitants ou du voisinage car on ne peut pas compter sur la police pour l’assurer. Quant à combattre la pauvreté, l’État regarde ailleurs…</p>
<p dir="auto">Je n’ai pas parlé des entreprises étrangères mais bien sûr elles prennent leur part du gâteau : Bolloré contrôle le port de Conakry, des compagnies chinoises, russes ou australiennes s’occupent de la bauxite, Total et ses consœurs lorgnent sur le pétrole. Le tout avec l’accord complaisant des politiques. Par un concours de circonstances lors de notre séjour à Conakry en décembre on a rencontré un responsable du Ministère de l’agriculture qui nous a expliqué qu’il existait un gros potentiel sur la transformation de fruits, notamment des mangues. Il nous incitait à nous lancer dans ce marché plutôt que de continuer sur le handicap, sans voir apparemment que la Guinée dispose des personnes et des ressources suffisantes pour amorcer ça elle-même… Dommage.</p>
<p dir="auto">Pas sûr qu’en France on soit mieux loti niveau politique en ce moment, courage à vous et des bises !</p>
<p dir="auto">Pour être un peu plus gai vous trouverez une nouvelle vidéo ici : https://peertube.iriseden.eu/video-channels/chroniques_du_foutadjalon/videos</p>
<p dir="auto">Et notre premier album photos est toujours là : https://zzz.zaclys.com/Premiers-pas-en-Guinee,a75,89410</p>
]]><![CDATA[Le langage, ce vecteur culturel]]>https://fediverse.blog/~/ChroniquesDuFoutaDjalon/le-langage-ce-vecteur-culturel/2021-01-30T11:39:58.838621+00:00Hannah&Rémihttps://fediverse.blog/@/Hannah/2021-01-30T11:39:58.838621+00:00<![CDATA[<p dir="auto">La Guinée est divisée en 4 régions, chacune étant peuplée (et plus ou moins dirigée) par un groupe ethnique majoritaire : Soussou en Basse-Guinée, Malinké en Haute-Guinée, Forestier (appellation générique qui regroupe de nombreuses ethnies) en Guinée forestière et Peulh en Moyenne-Guinée, appelée aussi Fouta-Djalon.</p>
<p dir="auto">Le Fouta est réputé : le climat y est assez tempéré et les paysages verdoyants, ce qui vaut à la Guinée le surnom de « château d’eau d’Afrique de l’Ouest ». On y respire bien mieux qu’à Conakry où il fait toujours très chaud, jour et nuit. À Mamou, il y a une grande amplitude thermique entre le jour et la nuit : au plus chaud de la journée il fait dans les 30°C alors que le matin la température doit être autour de 15°C.
« Oh bah ça va ! » me direz-vous, vous qui traversez des épisodes neigeux et devez gratter le pare-brise de votre voiture ou mettre une 2ème paire de collants avant de sortir ! Oui, ça va mais quand même, quand tu sais que tu vas avoir très chaud dans la journée, tu t’habilles plutôt en sandales/robe alors le matin, il fait frisquet, surtout sur le scooter…</p>
<p dir="auto">La région a un glorieux passé, que nous avions découvert en 2018 en lisant le Roi de Kahel, de Tierno Monénembo (qui originaire de Mamou !). Le Fouta-Djalon a été un puissant état théocratique, très organisé et hiérarchisé. Traditionnellement, les Peulhs (ou Fulbe) étaient des éleveurs de vaches nomades mais aujourd’hui ils se sont beaucoup sédentarisés et exercent tous les métiers qui existent en ville.</p>
<p dir="auto">La culture peule est riche et revendique une identité forte, et sa langue, le pular (prononcez « poular ») nous permet d’en comprendre certains aspects. </p>
<p dir="auto">Par exemple, le même mot désigne la mère et la tante maternelle : neene. Par contre, les mots sont différents pour désigner son oncle paternel et son oncle maternel. Et « biddo » veut dire à la fois enfant, neveu, fils, fille… Il est d’ailleurs assez difficile de s’y retrouver dans les liens de parenté !</p>
<p dir="auto">Côté nourriture, ñiiri signifie riz cuit et nourriture se dit… ñiiri !! On comprend mieux pourquoi il y en a à chaque repas ! Et il y a d’autres mots pour parler du riz : luttundi pour un reste de riz, maaro pour le riz sec… On devine aussi les aliments importés récemment dont les noms ressemblent à ceux d’autres langues : tamaati, salaadi, pompiteeri (prononcez-le, vous devriez comprendre !).</p>
<p dir="auto">Pour la grammaire, c’est très complexe ! Il y a plus de pronoms qu’en français avec différents vouvoiements et deux manières de dire « nous », selon qu’on inclue ou non la personne à qui on s’adresse. Les mots varient aussi en fonction de la personne à qui l’on parle, si elle est une femme ou un homme, jeune ou vieille… Cela nous montre à quel point la hiérarchie et le protocole ont leur importance dans les relations entre les gens !</p>
<p dir="auto">Pour finir, le plus étonnant pour moi qui suis incapable d’apprendre une langue (ou quoi que ce soit d’autre d’ailleurs !) sans passer par l’écriture ou la lecture, ici la majorité des gens ne savent pas écrire le pular. Les langues régionales ont été enseignées à l’école jusqu’en 1984, la fin du règne du dictateur Sékou Touré. Depuis lors, l’enseignement est dispensé dans une langue commune dans toutes les régions de Guinée : le français. On se rend d’ailleurs compte que de nombreuses personnes n’ont pas été scolarisées puisqu’il n’y pas tellement de personnes avec qui on peut discuter en français.</p>
<p dir="auto">Au-delà de nos découvertes du quotidien, nos lectures nous aident à y voir plus clair, notamment la sociologue peule Yassine Kervella-Mansaré, l’écrivain peul Amadou Hampâté Bâ ou le chercheur en Sciences politiques guinéen Oumar Diakhaby. À bon·ne entendeur·e !</p>
<p dir="auto">Consultez l’album photo ici : https://zzz.zaclys.com/Premiers-pas-en-Guinee,a75,89410</p>
<p dir="auto">Retrouvez les vidéos ici : https://peertube.iriseden.eu/video-channels/chroniques_du_foutadjalon/videos</p>
]]><![CDATA[4x4, pular et machines à coudre]]>https://fediverse.blog/~/ChroniquesDuFoutaDjalon/4x4-pular-et-machines-à-coudre/2021-01-17T14:01:27.662047+00:00Hannah&Rémihttps://fediverse.blog/@/Hannah/2021-01-17T14:01:27.662047+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Nous avons donc fait notre rentrée au centre Konkouré le lundi 4 janvier ! Perché en haut d’une colline, il s’atteint au prix de l’ascension d’un sentier cabossé et creusé par les pluies de la saison passée. On comprend là encore l’utilité de notre gros 4x4 Toyota Fortuner (un veau, quoi)… On lui préfère notre petit scooter ou bien le bus affrété par l’association qui récupère la majorité des élèves et du personnel au cours de sa tournée.</p>
<p dir="auto">Les vingt-cinq élèves ont entre 15 et 30 ans. Leur handicap porte principalement sur les membres inférieurs et quelques uns ont une paralysie ou une déformation au niveau des bras ou des mains. Ils sont entrés au centre sur la base de leur motivation à suivre une des formations proposées (couture, tricot, mécanique auto/moto, réparation de machines à coudre) et de leur capacité à manipuler les outils nécessaires à ces métiers techniques. L’équipe de formation adapte ainsi son enseignement à chaque forme de handicap, avec une moyenne de 3 à 5 élèves par classe.</p>
<p dir="auto">On échange en pular du mieux qu’on peut mais il nous faudra encore du temps pour avoir une vraie conversation ! Quelques élèves parlent français (langue officielle du pays sur plus de 20 langues parlées) mais dans leur majorité leur parcours scolaire a été écourté du fait des préjugés qui existent dans la société guinéenne sur les personnes en situation de handicap et de l’inaccessibilité des bâtiments… On profite donc des ateliers sport ou bibliothèque de fin d’après-midi pour partager autre chose avec eux ! </p>
<p dir="auto">Dans tous les cas il règne ici une atmosphère vraiment détendue. Des blagues par-ci, des services rendus par-là… Le midi on mange tous ensemble sous le préau. Une cuisinière de la ville nous apporte le repas : du riz arrosé le plus souvent de « sauce feuille » (manioc, pomme de terre…) et saupoudré de bouts de poisson. Avec l’équipe on partage un grand plat dans lequel on pioche à la cuillère ! Ambiance conviviale garantie ! Les élèves mangent en petits groupes à côté.</p>
<p dir="auto">Nos collègues se composent de deux profs de couture, une de tricot, deux de mécanique, deux d’alphabétisation et de « préparation à la vie active » (rédiger une facture, tenir une petite comptabilité…), d’un responsable technique, de deux gardiens de nuit/hommes de ménage et d’une assistante de direction. Et à part manger, baragouiner en pular et compter les gens, qu’est-ce qu’on fait nous-mêmes me direz-vous ? Hé bien pas mal de choses déjà !</p>
<p dir="auto">On a commencé par se pencher sur les finances du centre : montage du budget 2021, prise de contact avec les bailleurs locaux (entreprises privées, ambassade de France, Programme des Nations unies pour le développement…). On va s’occuper également de la communication : site internet, réseaux sociaux, newsletter. Niveau pédagogie, on assiste à certains cours pour voir comment ça se passe et envisager avec l’équipe d’éventuels partenariats avec des structures extérieures pour compléter les enseignements ou répondre aux besoins spécifiques des élèves. Niveau équipe on s’assure que tout le monde est heureux dans ce qu’il fait et travaille dans de bonnes conditions !</p>
<p dir="auto">On va aussi prendre contact avec les anciens élèves pour savoir si ils ont trouvé du boulot à la sortie de la formation et suivre l’évolution de ceux établis en « groupements », sorte de coopératives par métier. Le tout en lien avec l’asso en France qui a des projets d’agrandissement du centre, de construction d’un terrain de sport…mais ça c’est une autre histoire !</p>
<p dir="auto">Hésitez pas à nous raconter les vôtres également ! Des bises !</p>
<p dir="auto">Consultez l’album photo ici : https://zzz.zaclys.com/Premiers-pas-en-Guinee,a75,89410</p>
<p dir="auto">Retrouvez les vidéos ici : https://peertube.iriseden.eu/video-channels/chroniques_du_foutadjalon/videos</p>
]]><![CDATA[Rouge Poussière]]>https://fediverse.blog/~/ChroniquesDuFoutaDjalon/rouge-poussière/2021-01-08T17:55:43.664517+00:00Hannah&Rémihttps://fediverse.blog/@/Hannah/2021-01-08T17:55:43.664517+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Après une semaine à Conakry, nous avons finalement décidé de partir pour Mamou, notre destination finale en Moyenne-Guinée, sans nos passeports !
Et on a bien fait, car ils sont à l’heure actuelle toujours au Ministère de la Sécurité publique : la machine qui imprime les visas est en panne, d’après notre contact sur place qui doit les récupérer… Et il faudra tout recommencer en mars car on ne nous délivre pour l’instant qu’un visa de 3 mois.</p>
<p dir="auto">Bref, on a donc pris la route le 1er janvier, de bon matin pour éviter les embouteillages conakrykas, et au bout de quelques dizaines de minutes, on laissait déjà derrière nous la fourmillante capitale guinéenne pour s’engager sur l’axe principal du pays, qui dessert quasi-toutes les grandes villes.</p>
<p dir="auto">Là, on s’est vite retrouvé rouges de poussière car cette route n’est presque pas bitumée. C’est principalement une piste de latérite, cette terre ocre si emblématique de la Guinée et de bien d’autres pays africains. Elle est parsemée d’énormes nids de poules qui ne permettent que rarement de dépasser les 50km/h, et il faut s’arrêter régulièrement aux barrages de police donc les 300km se parcourent en 9h !</p>
<p dir="auto">Dès le lendemain de notre arrivée, on est allé visiter le centre de formation professionnelle où nous allons travailler, avec M. Diallo, le directeur actuel que nous remplaçerons. Depuis une quinzaine d’années, le Centre Konkouré accueille chaque année entre 10 et 15 élèves en situation de handicap, pour les former sur 2 ans aux métiers de la couture, du tricot et de la mécanique. </p>
<p dir="auto">Lundi 4 janvier, c’était la rentrée ! Il a fallu tout de suite se plonger dans le bain, en utilisant nos premiers mots de pular, la langue peule. On a commencé avec les salutations car avec chacun·e il faut prendre le temps de demander des nouvelles : Comment ça va ? La famille ? Bien dormi ? Bien réveillé ? Pas trop froid ?
Oui, car le matin il fait assez froid (16-18°C) alors que les températures montent énormément dans la journée.
Au début, on s’est dit que les personnes se saluaient par automatisme ou obligation car on a constaté qu’elles regardaient généralement ailleurs, dans le vague. Mais attention, erreur interculturelle ! Regarder dans les yeux peut-être interprété comme un comportement agressif, alors que détourner le regard est vu comme un signe de respect.
Nous avons encore tant de choses à apprendre !</p>
<p dir="auto">Dans la semaine, on a fait le tour des administrations pour se présenter : direction préfectorale de l’action sociale, gendarmerie régionale et préfectorale, mairie, préfecture, j’en passe et des meilleurs !
L’accueil est toujours plutôt enthousiaste, on nous fait toujours entrer et asseoir, même si c’est pour 1 minute ou 2. La taille du bureau et la qualité des sièges pour les visites dépendent de l’échelon hiérarchique de la personne qui nous reçoit, tout comme la présence ou non de rideaux aux murs (oui aux murs, et non aux fenêtres !).
On a quand même été surpris par le gouverneur (la plus haute autorité à Mamou je crois), qui nous a reçu en costume… Et tongs ! </p>
<p dir="auto">Et une différence majeure avec les administrations françaises, c’est la facilité avec laquelle on entre dedans ici. Ministères, institutions décentralisées : on y entre sans convocation, et on peut toquer à à peu près n’importe quelle porte pour y entrer. Ça donne le sentiment que les administrations appartiennent bien au peuple, même si dans la réalité, le service public n’est pas à la hauteur des attentes.</p>
<p dir="auto">Consultez l’album photo ici : https://zzz.zaclys.com/Premiers-pas-en-Guinee,a75,89410</p>
<p dir="auto">Retrouvez les vidéos ici : https://peertube.iriseden.eu/video-channels/chroniques_du_foutadjalon/videos</p>
]]><![CDATA[Tartines aux sardines et cafouillage]]>https://fediverse.blog/~/ChroniquesDuFoutaDjalon/tartines-aux-sardines-et-cafouillage/2021-01-03T14:18:31.534168+00:00Hannah&Rémihttps://fediverse.blog/@/Hannah/2021-01-03T14:18:31.534168+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Hé oui, trois jours après notre arrivée on nous avait déjà offert deux fois des petites tranches de pain tartinées avec des sardines à l’huile en guise de bienvenue ! L’accueil ici est en effet chaleureux et gourmand : à chaque rencontre l’hôte de la maison vous propose un jus (gingembre, bissap ou soda), de l’eau et quelque chose à manger. Chez un ami de Boubacar, ancien collègue d’Hannah à Conakry, on a même partagé un plat de mafé en plein après-midi !</p>
<p dir="auto">Bref on a été très bien reçu à Conakry. Les différents membres de Guinée Solidarité qu’on a rencontrés nous ont fait rêver avec leur description amoureuse du Fouta-Djalon -leur région d’origine où on va travailler- et des Peuls qui l’habitent. On a également visité une association partenaire de la nôtre qui propose un accompagnement personnalisé à des adolescents et jeunes adultes en situation de handicap. Cela nous a permis de nous projeter dans notre mission future et d’oublier nos tracas administratifs pour obtenir un visa car ça n’est toujours pas fini…</p>
<p dir="auto">Vous vous souvenez qu’après avoir enfin obtenu l’autorisation du ministère des Affaires étrangères français pour pouvoir partir en Guinée, on s’est heurté à la suspension de la procédure de délivrance de visa par l’ambassade de Guinée. Une situation exceptionnelle qui s’explique par la politique de réciprocité que le pays applique aux Français puisque la France a fermé ses frontières aux Guinéens depuis le mois de mars au prétexte du Covid-19…et que Macron s’est permis de critiquer l’élection présidentielle du mois de novembre en Guinée tout en félicitant celle qui s’est déroulée le même mois en Côte d’Ivoire dans des conditions bien similaires.</p>
<p dir="auto">Suivant les conseils de l’ambassade, on avait finalement obtenu une autorisation du ministère des Affaires étrangères guinéen qui nous a permis de débarquer à Conakry et de demander un visa à l’arrivée. Pas si simple ! À la présentation de cette autorisation la douanière de l’aéroport nous a lancé : Vous trouvez ça normal de débarquer sans visa dans un pays ? Et si je faisais ça en France, moi ?” Donc pas de visa, mais direction le ministère de la Sécurité et sa Police aux frontières pour régulariser notre situation dès le lendemain !</p>
<p dir="auto">On a trouvé la policière en charge des visas face à une télé-novelas dans son bureau, qui a jeté un regard froid sur notre dossier en nous indiquant que l’immigration guinéenne ne délivrait plus de visa long séjour. Il fallait en outre lui apporter des pièces complémentaires pour obtenir un visa d’entrée d’une durée de trois mois. Je vous passe les détails mais après une dizaine d’heures à arpenter les couloirs du ministère sur quatre visites différentes et après d’innombrables coups de fil à nos amis conakrykas qui nous ont aidés dans cette procédure inédite, on devrait finalement obtenir notre visa mardi ! </p>
<p dir="auto">Cette expérience nous a laissé le temps d’apprécier l’ambiance locale : la distribution de poulets l’après-midi du 31/12 au sein même du ministère, la livraison de courses diverses (assiette de nourriture, articles de cuisine…) aux fonctionnaires en service… Mais cela donne une atmosphère qui est vraiment appréciable d’autant que tout le monde plaisante avec tout le monde ! Et rassurez-vous dans le privé c’est assez déroutant également : au guichet d’Orange c’est la vigile qui mettait du son à fond sur son téléphone dans l’agence… </p>
<p dir="auto">Voilà donc plusieurs facettes de cet accueil à Conakry ! On a hâte d’en découvrir davantage à Mamou… Très belle année à tous et à bientôt !</p>
<p dir="auto">Consultez l’album photo ici : https://zzz.zaclys.com/Premiers-pas-en-Guinee,a75,89410</p>
<p dir="auto">Retrouvez les vidéos ici : https://peertube.iriseden.eu/video-channels/chroniques_du_foutadjalon/videos</p>
]]><![CDATA[Conakry, nous voici !]]>https://fediverse.blog/~/ChroniquesDuFoutaDjalon/conakry-nous-voici/2020-12-29T16:50:12.649072+00:00Hannah&Rémihttps://fediverse.blog/@/Hannah/2020-12-29T16:50:12.649072+00:00<![CDATA[<p dir="auto">“On augmente les bières ?”</p>
<p dir="auto">“Mets ta bavette !”</p>
<p dir="auto">“On se tient” (au courant, c’est implicite !)</p>
<p dir="auto">Premiers pas à Conakry, beaucoup de choses nous échappent encore !
On a quand même compris que la bavette c’est le masque, qui est seulement demandé dans les administrations. Avec à peine 70 décès liés à la pandémie en Guinée, le COVID n’est plus vraiment un sujet. Comme on nous l’a dit ici, Ebola a laissé de bons réflexes pour maîtriser une épidémie, malgré le traumatisme. Aussi, la population est très jeune donc moins à risque, et vit plus dehors ! On nous a aussi dit que la machine immunitaire des Guinéen·nes fonctionne en permanence, contrairement à la plupart des pays occidentaux où tout est aseptisé.</p>
<p dir="auto">Ce qu’on ne saisit pas encore bien, ce sont les méandres de l’administration, on s’y perd tout en stagnant dans les monumentaux bouchons de la capitale !
Après avoir eu des difficultés à avoir notre autorisation d’embarquement (il fallu obtenir une attestation du Ministère des affaires étrangères guinéen, à transmettre à l’ambassade de Guinée à Paris), la procédure ici pour avoir nos visas est toujours en cours. L’accueil des autorités à l’aéroport et au Ministère de la sécurité est parfois hostile, mais plutôt compréhensible : les Français·es peuvent venir en Guinée alors qu’aucun·e Guinéen·ne n’a pu venir en France depuis mars…</p>
<p dir="auto">Heureusement, on est bien entouré·es ici ! Et il peut suffire d’un coup de fil de la bonne personne un vendredi soir pour que notre dossier de demande de permis de conduire guinéen soit traité en quelques jours.</p>
<p dir="auto">À part ça, on a déjà pu rencontrer plusieurs personnes, grâce notamment au réseau de l’association Guinée Solidarité Provence pour laquelle on travaille et à ma venue en Guinée en 2018. L’occasion de boire quelques Guiluxe en bonne compagnie et de déguster des brochettes de poisson et de l’aloko (bananes plantain) en bord de mer… On apprécie le vent de l’océan car il fait très chaud à Conakry (28-30°C jour et nuit). </p>
<p dir="auto">En dehors de nos tracasseries administratives, l’ambiance est très chouette. Toute interaction commence avec un “comment ça va ?”, puis un “la journée se passe bien ?” et ainsi de suite, ça peut durer un peu ! Et on vit effectivement dehors. Les boutiques n’ont généralement que 3 murs, parfois ce sont des étals dehors, ou les marchandises sont simplement alignées sur le trottoir. On voit d’ailleurs sur le bord de la route des dizaines de canapés et fauteuils, assez volumineux en bois et cuir.</p>
<p dir="auto">Les Guinéens se chambrent beaucoup sur leurs noms de famille. Par exemple, les Bah sont censés être les cousins des Diallo, donc ils se font des blagues ! On ne saisit pas encore tout mais on ouvre grands nos yeux et nos oreilles.</p>
<p dir="auto">D’ailleurs, nos heures d’attente dans les différentes administrations nous ont fait observer des scènes marrantes : tout un tas de personnes passent dans les bureaux, se charrient, passent des coups de fil, et font même venir des vendeuses pour en profiter pour acheter de la vaisselle !</p>
<p dir="auto">D’ici la fin de la semaine, on espère partir pour Mamou à environ 10h de route, où se trouve le centre Konkouré où nous allons travailler (https://guineesolidarite-pr.org/).</p>
<p dir="auto">Consultez l’album photo ici : https://zzz.zaclys.com/Premiers-pas-en-Guinee,a75,89410</p>
<p dir="auto">Retrouvez les vidéos ici : https://peertube.iriseden.eu/video-channels/chroniques_du_foutadjalon/videos</p>
]]>